Placé devant ce titre, je me suis retrouvé quelques années en arrière, devant la page blanche d’une dissertation de philosophie, perplexe devant l’ampleur du sujet proposé, incertain sur les approches à privilégier pour le traiter, hésitant sur les définitions à formuler. Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que le bon ? Se confond-il avec le bien ? A-t-il à voir avec le bonheur ? Quel est son éventuel rapport au juste ? Je dis d’emblée que je ne répondrai pas à toutes ces questions, si ce n’est de manière oblique, car mon approche ne sera pas d’abord philosophique.
Cela m’amène à dire d’emblée de quel lieu je parle et quelle sera en conséquence la tonalité de mon propos. Pasteur et théologien, c’est à partir de considérations sociologiques et éthiques, éclairées, comme l’indique le sous-titre, de données bibliques et théologiques, que j’aborderai la question « qu’est-ce qu’une vie bonne ? ».
Je n’oublie pas non plus le lieu où je parle : la Fondation John BOST. Ce qui est vécu ici au quotidien donne à cette question de la « vie bonne » une tonalité très particulière et ne compte pas pour rien dans le sentiment de vanité et d’incompétence que j’éprouve à tenter, ici, d’y répondre.
Le lieu où je parle c’est encore, de manière plus précise, cette salle Paul Ricœur. Or, cette question de la « vie bonne » a été abordée à plusieurs reprises par cet immense penseur. Je serai amené à me référer à lui chemin faisant car sur plusieurs points sa réflexion éclairera et orientera mon propre propos.
Dans la 1ère partie, j’indiquerai en quoi le réponse à la question « qu’est-ce qu’une vie bonne ? » est problématique.
Dans la 2ème partie je repérerai trois positionnements face à cette question.
Dans la 3ème partie je dirai quels sont pour moi les constituants d’une « vie bonne », notamment au regard de certaines tendances de notre société et de mes convictions de croyant. […]
Michel Bertrand, ancien Président du Conseil national de l’Église Réformée de France, ancien doyen de la Faculté de théologie protestante de Montpellier.
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